07/01/2011

Somewhere - Sofia Coppola

Le premier film très attendu de l'année déçoit malgré quelques jolis moments. Somewhere de Sofia Coppola ne répond pas aux attentes que l'on pouvait avoir concernant la réalisatrice de Virgin Suicides, Lost in Translation et Marie-Antoinette.

D'abord, la première scène annonce le rythme du film : il sera monotone, répétitif, à la limite de l'ennui. Le sujet de Somewhere ("Quelque part"), c'est le vide de cet acteur hollywoodien réfugié dans la suite 59 de l'hôtel du Château Marmont, qui ne sait pas qui il est ni ce qu'il veut. Perdu entre filles (on ne s'attardera pas sur le fait psychologique perturbant qu'elles sont toutes blondes comme sa fille, et que l'une d'entre elles a un physique très enfantin), argent, alcool, chagrin et déprime, Johnny Marco va peu à peu reprendre goût à la vie grâce à Cléo, sa fille de onze ans.
La réalisatrice filme avec sincérité ce lieu mythique où elle a habité, et a décelé l'alchimie qui se créerait entre ses acteurs principaux : Stephen Dorff (Cecil B. Demented), à qui elle donne la possibilité de montrer l'ampleur de son talent, et Elle Fanning (L'étrange histoire de Benjamin Button, Babel), qui n'a pas encore la prestance de sa sœur mais qui choisit mieux ses rôles (Dakota a beaucoup tourné après Sam, je suis Sam pour enfin se démarquer en interprétant Cherry Currie dans The Runaways).
Mais le scénario est faible, les scènes d'ouverture et de fermeture sont une métaphore trop facile (et il n'y a pas que celle-là), les silences se font trop présents (même si Sofia Coppola travaille les non-dits, il y a des limites), et si la musique est signée Phoenix et attire nombre de fans, on retient plutôt la présence des Foo Fighters, des Strokes, de Police, de T. Rex, de Sébastien Tellier (scène également francisée par la présence de Aurélien Wiik) et de Amerie (One Thing étant sa seule chanson excellente). Les Versaillais ont fait un travail de production plus que de composition.

Somewhere est loin d'être mauvais, mais la bande-annonce montrait tout et le long métrage perd de sa fougue.

2 commentaires:

  1. Je te trouve un peu dure avec "Somewhere"...

    Je l'ai vu cet après-midi, et j'ai passé un très bon moment. Niveau image y a rien à reprocher déjà. Ensuite, j'ai particulièrement apprécié le traitement sonore du film : tous les bruits sont audibles, de la cigarette qui grille aux graviers qui crissent. C'est un travail assez impressionnant et, comme je l'ai dit sur Twitter, j'aurais pu rester les yeux fermés tout le film rien que pour ça.

    Ce film pour moi est un peu comme une nouvelle (sans la dimension "retournement de situation final") : une tranche de vie, qu'on prend plaisir à regarder et partager.

    Après, je n'avais pas vu la bande-annonce. Et il est vrai que les filles blondes assez enfantines vs. Elle Fanning m'ont quelque peu troublé (et fait peur, je dois bien l'avouer !)

    Et en tant que DPien, j'ai trouvé les plans finaux du road trip totalement pompés sur l'ouverture d'Electroma ;)

    PS : Par contre, quelle auto-reprise des Strokes. Une merveille !

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  2. Je suis d'accord avec tout ce que tu dis, hormis le "très" bon moment.
    Elle aurait pu écourter certaines scènes, le film n'aurait pas perdu en intensité ni en symbolique, ni même en "effet tranche de vie".

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.