24/12/2011

Cendrillon - Rudolf Noureev @ Opéra Bastille

Il était une fois, Cendrillon au pays d'Hollywood. Parce que c'est ainsi que Rudolf Noureev conte l'histoire de Perrault. Sur pointes, évidemment.

Noureev transpose donc son Cendrillon dans le Hollywood des années 1930-1940 ; une version criant son amour pour le septième art. La fée/marraine devient producteur de cinéma (Karl Paquette), Cendrillon déroule un poster du Kid de Chaplin, avant de se lancer dans le célèbre numéro de claquettes de celui-ci, et les décors hollywoodiens sont manifestement inspirés du Metropolis de Fritz Lang. Et au lieu de dire que ce ballet datant de 1986 a mal vieilli, on dira que la touche kitsch qu'il propose impose un retour en enfance pour pouvoir s'en amuser et, le temps de trois actes, oublier que les contes de fée n'existent pas (ce qui est sans doute possible quand une petite fille de quatre ans ne gâche pas le plaisir de dizaines de personnes, avec l'accord de son grand-père peut-être atteint de surdité).
Le jeudi 1er décembre 2011 à l'Opéra Bastille, dans le rôle de l’acteur-vedette, Florian Magnenet a remplacé Nicolas Leriche, ce dernier s'étant blessé durant sa première variation au début du deuxième acte. Florian Magnenet a rejoint sur scène Dorothée Gilbert, légère et douce, qui dansait le rôle de Cendrillon avec une technique irréprochable. Mais si la performance de celle-ci a flirté avec l'excellence, c'est la perfection dans l'imperfection qui a suscité le plus de réactions : Alice Renavand (la sœur en bleu) et Nolwenn Daniel (la sœur en rose), diaboliquement hilarantes, ont donné l'illusion de ne pas savoir danser, notamment durant une amusante leçon de danse à la barre donnée par Alessio Carbone.
Et quand les yeux se portent à 75 % sur les pieds et les jambes de ces danseurs (un régal), les oreilles se délectent à 99 % (le pourcentage restant représentant le bruit des pointes sur la scène) d'une jolie partition de Sergueï Prokofiev humblement interprétée par l'Orchestre de l'Opéra national de Paris dirigé par Fayçal Karoui. C'est de là que sont nés les variations, les pas de deux et les adagios... La musique donne ainsi le ton, sans jamais s'exhiber, parce qu'elle développe quelque chose d'onirique et d'évident quand on connaît l'histoire de Cendrillon.
 
Un ballet drôle et romantique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.