14/08/2010

Chatroom - Hideo Nakata

Le Japonais Hideo Nakata, réalisateur de l'un des films d'horreur les plus terrifiants du cinéma, Ring, signe cette année un film noir sur les adolescents et les dangers d'Internet. Chatroom est au départ une pièce de théâtre écrite par Enda Walsh. Le long métrage a été présenté au 63e Festival de Cannes dans la sélection Un Certain Regard.

William est un adolescent perturbé. Mais, sur Internet, personne ne le sait. Il crée "Chelsea teens !", une chatroom où le rejoignent Eva, Emily, Mo et Jim. Des liens se créent, les confidences se font, et les vraies personnalités de chacun se révèlent petit à petit.
Il y a beaucoup d'échange entre les personnages : les répliques sont courtes, à l'image des conversations par écrans interposés. Et l'on s'attache aux personnages car les acteurs sont bons. Derrière l'interprétation imposante et réussie d'Aaron Johnson se cachent des comédiens au fort potentiel, notamment Matthew Beard – le dépressif suicidaire – et Hannah Murray (Cassie dans les deux premières saisons de Skins) – la petite bourgeoise. Ces deux-là montrent qu'ils ont beaucoup à offrir.
En ce qui concerne l'ensemble, malgré l'histoire brouillonne, la mise en scène pas assez exploitée et le dénouement prévisible, l'ambiance est captivante et on ne s'ennuie pas. Filmer les rencontres sur Internet comme si elles avaient lieu en vrai (IRL pour les geeks) est une idée intéressante. En matérialisant un salon de discussions en temps réel en long corridor dont les portes donnent sur des pièces carrées aux décors tous différents, le réalisateur donne un certain caractère à son film. Autre élément positif : la musique. Les morceaux utilisés dans la bande originale sont de très bon goûts. On y retrouve entre autres VCR de The XX, Animal de Miike Snow, et un extrait (scherzo) du deuxième mouvement de la (fameuse) Neuvième symphonie de Beethoven...

Si ce film propose quelques pistes de réflexion, il demeure relativement prescriptible.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.