02/08/2010

When You're Strange - Tom DiCillo


Documentaire dans lequel la voix de Johnny Depp se fond subtilement, When You're Strange emporte le spectateur dans l'intimité du cultissime groupe de rock américain The Doors. L'alchimie incroyable entre Jim Morrison, Ray Manzarek, John Densmore et Robby Krieger est mise en lumière grâce au travail du réalisateur, Tom DiCillo. Il monte ingénieusement des images d'archive tournées entre 1966 et 1971 par Paul Ferrara (étudiant en cinéma et ami des Doors à l'université), et cimente le film avec des séquences extraites d'une œuvre expérimentale de Jim Morrison, HWY : An American Pastoral, sorte de road trip métaphysique.

Inutile d'attendre la fin pour se redire une énième fois qu'on n'est pas né au bon moment. Immédiatement plongé dans les années soixante, on ressent la nostalgie d'une époque qu'on n'a pas connue. Étrange sensation. Le monde est en pleine crise (guerre du Vietnam, mort de Martin Luther King...) mais, sur scène, l'insouciance pure et le génie s'expriment.
Pendant tout le film, le spectateur est évidemment bercé par la musique transcendante des Doors, mais aussi par la voix de Johnny Depp (vu dernièrement dans Alice au pays des merveilles) qui excelle dans l'exercice de la narration.
Certes, les fans n'apprendront pas grand chose. Néanmoins, le documentaire a le mérite de raconter l'histoire du groupe de manière authentique et sensible, en suivant le parcours d'une légende aussi fascinante que fragile : Jim Morrison. Il est beau mais n'en a que faire, il chante divinement bien et pourtant déteste sa voix, il est célèbre et se consume. Le jeune poète, seul au milieu de tous, s'autodétruit. Et l'annonce de sa mort à Paris, à l'âge de vingt-sept ans, fait toujours le même effet. Un choc.

En sortant, on pleure encore de voir le monde tel qu'il est.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.