07/02/2011

Au-delà - Clint Eastwood


Clint Eastwood est-il déjà passé du côté des morts ? C'est une question légitime que l'on peut se poser après avoir vu son dernier film : Au-delà. Même s'il y a quelques bonnes idées, que certaines séquences sont bonnes et que le film n'est finalement pas mauvais, Au-delà est bien loin de ce à quoi nous avait habitué le réalisateur.

Déjà avec Invictus, Eastwood n'avait pas convaincu tout le monde. Mais l'on pouvait néanmoins le défendre corps et âme. Il n'en est pas de même pour Au-delà. Musique outrancière (signée par le réalisateur lui-même), propos plutôt vides, faute de casting et fin des plus bâclées plongent le film dans un abîme dont il ne sort pas.
Parce qu'en fait, Clint Eastwood a réalisé trois films en un, et est alors passé à côté de la profondeur. Si l'histoire du voyant maudit et celle du petit garçon en deuil proposent quelques émotions intéressantes, Cécile de France rend la sienne grotesque. Son interprétation pitoyable (a-t-elle déjà été crédible ?) fait tâche et emporte un tiers du film dans une faiblesse désarmante.
Qui pouvait sauver Au-delà ? Matt Damon (Green Zone), bien sûr. Mais ce n'est pas lui qui brille le plus. Un petit bonhomme lui vole la vedette : George McLaren. Bouleversant, ce jeune acteur (qui interprète les rôles des jumeaux) tente de porter le film à bout de bras, avec l'aide de quelques solides seconds rôles. Heureusement, donc, que Damon et McLaren sont là ; leurs histoires et leur relation aurait dû être approfondies. Clint Eastwood n'avait-il rien à dire sur le sujet ?

Quand on met en regard la scène d'ouverture (rythmée et puissante) avec le final (honteux est un faible mot), on se dit que Clint Eastwood a probablement voulu montrer les deux sens du mot "catastrophe".

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L.