15/02/2010

Green Zone - Paul Greengrass

Ou comment Paul Greengrass réussit brillamment à mettre en images une conspiration orchestrée par les plus hautes instances américaines lors de la guerre en Irak.

Le spectateur entre in medias res dans l'histoire, sous les explosions des bombes du conflit irakien. D'entrée il est bousculé, et le rythme haletant ne cessera de capter son attention. Il faut dire qu'un sujet comme la recherche infructueuse d'armes de destruction massive ne peut que piquer la curiosité.
Paul Greengrass s'est inspiré du best-seller Dans la Zone Verte : les Américains à Bagdad de Rajiv Chandrasekaran pour livrer un thriller passionnant, soutenu par l'excellent Matt Damon. En quelques mois, ce dernier a joué une taupe  infiltrée pour le FBI (The Informant !), un rugbyman (aux kilos transformés en muscles dans Invictus) et un sous-officier héroïque, tout en restant toujours crédible et époustouflant de justesse. Dans Green Zone, il est notamment accompagné de Khalid Abdalla, touchant dans un rôle opposé à celui qu'il tenait dans Vol 93 (du même Paul Greengrass), et de Brendan Gleeson, connu pour avoir incarné le professeur Alastor Maugrey dans les 4ème, 5ème  et 7ème volets d'Harry Potter au cinéma.
Cependant, même si le casting est réussi, ce n'est pas le seul point positif du film. La réalisation est si fine qu'on ne peut s'empêcher de penser à la réalité des faits (l'équipe a travaillé avec des vétérans de la guerre en Irak), et le montage brut appuie un scénario tendu auxquels se joint la musique de John Powell (qui a, entre autres, signé les partitions de Vol 93 et des trois volets la saga Jason Bourne).

Green Zone est un film vif, intelligent et maîtrisé, sur un thème relativement actuel et délicat.

1 commentaire:

  1. Critique plutôt juste dans l'ensemble, mais j'aurais souligné :
    * la remarquable capacité du cinéma américain à expliciter l'histoire immédiate, sans vaines précautions pour ménager les responsables d'une guerre injuste et mal fondée. En comparaison, il aura fallu attendre 25 ans après WW2 avant que le comportement des Français sous l'occupation ne soit décrit sans fard et sans détour - "le chagrin et la pitié", de Marcel Ophüls, 1971. Et "Les sentiers de la gloire", de Stanley Kubrick, traitant de la brutalité du commandement militaire français pendant WW1, fut interdit de sortie hexagonale pendant près de 20 ans !

    * une mise en angoisse habile du spectateur, entraîné par une caméra frénétique, souvent portée à l'épaule, sur les pas du lieutenant Riley.
    * un traitement conventionnel de la figure du héros hollywoodien, tout à la fois composant du système et capable d'en contester le fonctionnement et la hiérarchie.
    * le ridicule des sous-titres, notamment un usage précieux d'acronymes idiots ou inusités - "ADM", pour Armes de Destruction Massive ou, pire, "Rens'" pour Renseignements.
    Plus une faute d'orthographe,oh!... que je te laisse rechercher.

    MP

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.