27/06/2011

Roger Waters @ Bercy, The Wall Live Tour, 31 mai 2011

Allez voir Roger Waters ou ne pas aller voir Roger Waters en concert ? Une question que l'on peut se poser avant l'événement, mais plus après. Alors, pourquoi avoir hésité ? Parce qu'on aurait voulu voir tous les Pink Floyd sur scène et que ce n'est plus possible (et que ça fait mal). Parce que c'est le Palais omnisport de Paris-Bercy et que l'enceinte n'est pas des plus chaleureuses, le son non plus d'ailleurs. Et parce qu'on a peur d'être déçu par ce qui procure plaisir (aux oreilles et aux yeux) et respect : The Wall. Mais Roger Waters, en plus d'être bassiste et chanteur, est l'auteur-compositeur de la quasi-totalité de ce concept-album mythique. Et, à l'instar de Paul McCartney le 10 décembre 2009 dans cette même salle et Roger Hodgson le 23 mai 2009 à l'Olympia, il a réussi, ce 31 mai 2011, à incarner l'âme de son groupe.

The Wall, c'est l'histoire de Pink, un rockeur qui se construit un mur dans sa tête pour se protéger du monde extérieur. Les vingt-six titres de ce double-album abordent de nombreux thèmes, notamment la peur, le nationalisme, le racisme, les guerres et la religion. Sur scène, le show est resté fidèle à la version originale de la tournée 1980-1981, mais a été adapté à l'actualité, surtout au niveau des images de guerre diffusées sur le mur de dix mètres de haut, que des techniciens érigent tout au long de la soirée. Parmi les animations : photographies poignantes, défilement de phrases écrites en plusieurs langues, vers grouillants, pluie de logos et extraits du film The Wall (1982).
Et le travail visuel ne s'arrête pas là : l'avion qui se fracasse sur le mur à la fin de l'ouverture, In the Flesh (effets pyrotechniques impressionnants inclus) ; les marionnettes géantes (la mère et l'instituteur de Another Brick in the Wall, composition culte) ; les drapeaux aux célèbres marteaux ; l'écran rond en fond de scène et le cochon gonflable noir de Run Like Hell volant au-dessus de la fosse, tout est réuni pour régaler les fans. Et si certains cinquantenaires en gradins se révèlent blasés et déçus (à croire qu'ils sont devenus aveugles et sourds), la minorité de jeunes pas si jeunes (entre 25 et 35 ans) réalise un rêve et mesure sa chance.
The Wall Live, c'est aussi une démonstration de technologie sonore approfondie. Le son des musiciens (dont le très applaudi Snowy White, guitariste présent en 1980) a été idéalement réglé, et les effets sonores spatialisés (légèrement trop forts) ont transcendé le public de Bercy. La réunion du plaisir des yeux et des oreilles s'est faite lors d'un clin d'œil à la tournée de 1981 : Roger Waters a interprété Mother avec lui-même, en chantant par dessus l'enregistrement d'époque (également projeté sur le mur). Un beau moment. Le seul véritable point négatif de la soirée, c'est l'entracte de plus de vingt minutes, justifié par le double album mais terriblement agaçant. Heureusement que Hey You relance la cérémonie floydienne menée de voix de maître par un Roger Waters épatant et heureux.

The Wall, une œuvre définitivement intemporelle.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.