22/06/2011

The Tree of Life - Terrence Malick

Si The Tree of Life de Terrence Malick ouvre des pistes de réflexion sans donner de réponses précises, on reste également sans voix à la fin du film. Est-ce du génie ou une perte de temps ? On peut croire s'être ennuyé de temps en temps, puis on prend conscience de la profondeur de ce long métrage mystique et cosmique, très attendu par les cinéphiles et récompensé d'une palme d'or au 64e Festival de Cannes.

La bande annonce, construite, accessible et prometteuse, ne reflète pas le rythme du film et son montage. Malick, cinéaste-philosophe traducteur de Heidegger, s'aventure dans son délire ontologique, et quand on pense qu'il ne peut aller plus loin, il prouve que si (jusqu'aux dinosaures en 3D...) et surprend les spectateurs, entre émerveillement et exaspération. Certains le suivent, d'autres non ; ces derniers prennent même le chemin de la sortie au bout de la première demi-heure.
Si The Tree of Life divise autant, c'est aussi parce qu'il est tout en équilibre et en tension. Jonglant entre infiniment grand et infiniment petit, le réalisateur remonte à la naissance de l'univers pour travailler le parallèle avec la construction de soi et montrer que tout se joue pendant l'enfance, sans laisser de côté la réalisation pure. Parce que le Cinéma, avant d'être un divertissement, est un art. Un art que Malick sert de moments extatiques et de ceux, plus intimes et psychologiques, vécus dans la cellule familiale ; tous sublimés par la photo somptueuse d'Emmanuel Lubezki, la musique remarquable d'Alexandre Desplat et les interprétations subtiles d'un Brad Pitt très crédible en père autoritaire, d'une inconnue parfaite (l'inverse est aussi vrai), Jessica Chastain, en mère protectrice, d'un trop rare Sean Penn, à la recherche de repères, et des enfants prodiges : Hunter McCracken, Laramie Eppler et Tye Sheridan.
Cependant, si l'on n'est pas sensible au style de Malick, et complètement hermétique à la métaphysique ou au souci du détail (attitude, regard...), il est absolument possible de ne pas adhérer à l'ambiance de The Tree of Life. De plus, la scène finale gâche un peu le traitement sérieux des idées liées à l'existence, la grâce et la nature. Cette réunion paradisiaque, symbole d'une paix retrouvée, dénote avec la puissance générale de l'ensemble. Enfin, l'on peut regretter les adresses trop nombreuses à Dieu, même si elles sont nécessaires quand on connaît l'attachement des États-Uniens à la religion.

The Tree of Life n'est ni le chef-d'œuvre espéré, ni l'échec décrit par certains critiques. C'est un ocni (objet cinématographique non identifié) qui fait déjà partie de l'histoire du Cinéma, et qu'il faudra revoir (en version longue de six heures ?).


Brad Pitt :
L'Étrange Histoire de Benjamin Button

Alexandre Desplat :
Le Discours d'un roi
Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 1)
The Ghost Writer
Fantastic Mr. Fox
L'Étrange Histoire de Benjamin Button

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.