21/06/2011

Minuit à Paris - Woody Allen

Contrairement à Cendrillon, c'est après les douze coups de minuit que Gil, écrivain en manque d'inspiration, se retrouve dans le Paris des années 1920 ; une faille temporelle que seul Woody Allen pouvait rendre aussi intime et attirante que fantastique et philosophique. Minuit à Paris a ouvert le 64e Festival de Cannes et enchanté les critiques et le public, à juste titre.

Alors oui, le Paris filmé par Woody Allen est un Paris idéalisé, vu par un étranger amoureux de la plus belle ville du monde ; et l'on ne peut s'empêcher de penser que la capitale a tout de même ses défauts, majoritairement issus de la société. Néanmoins, après l'introduction cartes postales sur fond de musique jazzy, servie par un beau travail de photographie, Allen se plonge dans les fantasmes de son héros (Owen Wilson ; voix dans Fantastic Mr. Fox), révélant les richesses artistiques et l'inspiration naissant à Paris, en contradiction avec la superficialité de la future femme de celui-ci, Inez, jouée par une Rachel McAdams (Sherlock Holmes) à claquer, donc douée.
Le choix du casting est en effet pour beaucoup dans la réussite de ce long métrage. Même si Carla Bruni est inutile et Gad Elmaleh juste drôle, Alison Pill (Scott Pilgrim) est follement pétillante en Zelda Fitzgerald, Kathy Bates est parfaite (comme toujours) en Gertrud Stein, Michael Sheen (Tron : Legacy) est insupportable de prétention et de pédantisme, et Marion Cotillard  (Les Petits Mouchoirs, Inception) est ravissante et douce. Les prix des meilleures interprétations reviennent à Tom Hiddleston (déjà brillant dans Thor cette année) en F. Scott Fitzgerald, et à Adrian Brody (voix dans Fantastic Mr. Fox), le plus incroyable des Dalí.
En assumant les clichés et en usant de la magie cinématographique, Allen réalise donc une jolie déclaration d'amour à Paris. Et au-delà de l'aspect bling-bling le jour et mystère la nuit, il justifie son propos en apportant une réflexion sur la nostalgie, le vide de l'existence et la recherche du bonheur. Qui n'a jamais pensé "c'était mieux avant" ?

On pensait Woody Allen coincé dans son style après Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. Il réussit, avec Minuit à Paris, à redonner une certaine fraîcheur à sa filmographie.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.