17/12/2010

Scott Pilgrim - Edgar Wright

Un phénomène pour fêter la première année de Curse of the Ninth Symphony.

Scott Pilgrim, c'est le héros éponyme d'un excellent comic book canadien, né du brillant esprit de Bryan Lee O'Malley. Les six volumes, un concentré de culture pop et geek, ont été adaptés par Edgar Wright. Le réalisateur signe un très bon film culte, visuellement maîtrisé, et écrit ainsi que monté sur le modèle de la bande dessinée : dialogues vifs, transitions brutales et, détail propre à Scott Pilgrim, incorporation des éléments du jeu vidéo (aussi bien visuels qu'auditifs).

Scott doit affronter et vaincre les sept ex-petits amis maléfiques de Ramona pour être avec elle. Dit comme ça, ce n'est pas très palpitant. Mais passer à côté du comic book comme du film serait une grosse erreur ! Car Scott Pilgrim, c'est drôle, rythmé et générationnel. Et dès la première seconde de la bobine du film (légèrement abîmée, à croire que Scott Pilgrim est décidément maltraité en France : sortie tardive au cinéma, à l'affiche dans soixante-quatre salles en France, quatre à Paris, et durée ultra-limitée), on entre dans l'univers Scott Pilgrim. Le ton est donné par un logo Universal pixelisé accompagné du célèbre thème en version 8-bit ; on ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire.
Pour filmer Toronto (les lieux du comic book existent vraiment), les Sex Bob-omb (groupe de rock dans lequel joue Scott) et les combats de superpouvoirs à la fin desquels le perdant se désagrège en pièces de monnaie, Edgar Wright s'est entouré, entre autres, de Bill Pope (directeur photo de la trilogie Matrix) à l'image et de Nigel Godrich (producteur de Radiohead) pour la musique originale ; pas n'importe qui, donc. Côté casting, Michael Cera (Juno, Une Nuit à New York) interprète brillamment Scott ; Mary Elizabeth Winstead (Boulevard de la mort) est juste, mais a parfois le regard vide comparé à la magique Ramona fictive ; Alison Pill (Milk) est étonnante en batteuse, même si on ne la voit que peu ; Jason Schwartzman (voix dans Fantastic Mr. Fox cette année) est parfait en Gideon ; mais Anna Kendricks (In the Air), qui joue Stacey, la sœur de Scott, est censée avoir moins de 20 ans et ses 25 la trahissent. Certains visages connus de séries sont présents, comme Brandon Routh (Chuck) et Brie Larson (United States of Tara), laquelle avait le potentiel d'être bien plus belle dans son rôle de Envy. Pourquoi n'a-t-il pas été exploité ?
Au-delà de minimes erreurs dans le choix des acteurs (on se fait toujours sa propre idée des personnages, même quand ils sont dessinés), la seule chose que l'on peut regretter, c'est que les six volumes sont condensés en un film. Car, malgré la réussite, certains détails ont été évincés ou modifiés, et le plaisir demeure trop court ! La clé du plaisir est donnée par une réplique apparemment anodine, entendue au détour d'une conversation... Dans le comic book, les personnages s'adressent parfois au lecteur et prennent conscience qu'ils font partie d'une histoire découpée en volumes. Cette capacité autoréflexive trouble le lecteur qui peut se laisser aller à imaginer une réalité Scott Pilgrim. Ce rapport à la réalité existe aussi dans le film : l'un des personnages dit rapidement, en plein milieu d'une séquence d'action, que les BD sont mieux que le film. Une réplique qui passe presque inaperçue, mais que l'on peut aussi appliquer à la réalité. Et le film est "awesome", alors comment peuvent être définis les livres ?!

Name : Scott Pilgrim ; Age : a few years (it's a comic book and a movie, dude !) ; Rated : an epic of epic epicness

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.