22/12/2010

White Lies, I Like Trains & The Vaccines @ La Flèche d'Or, Inrocks Indie Club

Le 17 décembre 2010 à La Flèche d'Or, c'était une soirée de premières fois pour les trois groupes de rock anglais qui jouaient lors de la dernière soirée Inrocks Indie Club de l'année. The Vaccines donnait son premier concert en France, I Like Trains remontait pour la première fois sur scène depuis la guérison de son batteur, et White Lies, trio devenu quintette en live, interprétait ses morceaux dans cette configuration pour la première fois en France.

The Vaccines
Reviendrait-on au rock anglais efficace et sale ? Le groupe inconnu pour la grande majorité du public propose des chansons courtes et immédiates, sans prise de tête ni accoutrements fashion. The Vaccines, c'est un chanteur volontaire, un bassiste amorphe, un guitariste lobotomisé qui scrute le fond de la salle, et un batteur complètement investi, transcendé dès la première chanson comme si c'était la fin du concert, et ce malgré (ou peut-être est-ce la cause d'un tel déchaînement) un état de sobriété douteux. Tout n'est pas excellent, mais c'est une jeune formation à suivre de près, avec, pour commencer, la sortie de leur premier album en mars prochain.

I Like Trains
On reste dans le rock, mais on change radicalement d'ambiance avec I Like Trains. Et hormis quelques quarantenaires (cinquantenaires ?) qui pensent retrouver leur jeunesse dans la bière, et qu'il faut faire taire pour profiter de la musique car ils n'y comprennent rien, une partie de l'audience est polie, l'autre absorbée. Il faut dire que ce groupe post-rock originaire de Leeds impose le respect. Ils transpirent le professionnalisme, ont une attitude posée mais savent se lâcher quand c'est nécessaire. En live, leur musique prend une dimension plus intense, profonde et puissante que sur album, même si la voix reste discrète. Le groupe offre un final impressionnant, progressif et apocalyptique avec un morceau de dix minutes : Spencer Perceval. À revoir sans hésiter pour un concert plus long !

White Lies
En attendant White Lies, on peut se demander pourquoi l'individu qui accorde la guitare de Harry s'y attarde à plusieurs reprises, et surtout, on peut râler sur le changement de setlist effectué à la dernière minute : ils suppriment l'excellente From the Stars pour ajouter une chanson de leur deuxième album prévu pour janvier, Streetlights. Ils auraient franchement pu ajouter la nouvelle sans supprimer l'ancienne...
Quatuor lors de leur prestation en première partie de Muse le 12 juin au Stade de France, WL s'agrandit encore pour former un quintette. Il y a donc certes plus de musiciens, mais ils n'ajoutent rien de plus intéressant que ce que faisait le trio à ses débuts (en 2009 à Montréal, par exemple...). D'ailleurs, même si le groupe est là pour commencer la promotion de Ritual, il s'assure que le public trouve ses repères en ouvrant le concert sur A Place to Hide et en le clôturant sur Death, chansons de leur premier album To Lose My Life. Entre-temps, on chante et on saute sur To Lose My Life, Bigger than Us (le nouveau single), E.S.T. et Unfinished Business, et on découvre Holy Ghost, Peace & Quiet, Strangers et Streetlights. Ces dernières sont malheureusement trop soulignées par des synthétiseurs superflus. Un peu, c'est agréable (notamment sur Bigger than Us), mais la présence des synthés sur toutes les nouvelles chansons, c'est décevant : on tombe dans des répétitions d'ambiances, même si cela reste de bonne qualité.
L'ensemble de la prestation se révèle donc tout de même plus sérieux que leur passage à l'Élysée Montmartre le 28 octobre 2009, l'interprétation des compositions étant plus travaillée, plus sombre, plus juste, comme la voix de Harry. De plus, Charles, le bassiste et compositeur, vit pour sa musique et transmet au public son amour pour elle, et Jack, le batteur, est tout simplement parfait. WL gâche son entrée de rappel avec le son synthétique ruinant la mélodie d'introduction de Farewell to the Fairground, qui se termine toutefois parfaitement. Puis, les Anglais proposent un nouveau morceau prometteur, Power & Glory, avant d'offrir Death à une Flèche d'Or comblée. White Lies est un très grand groupe qui doit confirmer son statut avec son deuxième album prévu pour le 17 janvier. On a hâte d'entendre l'intégralité de Ritual en studio !

La dernière soirée Inrocks Indie Club de l'année était aussi le dernier concert de 2010 pour CotNS. Une soirée bien plus équilibrée que celle des Inrocks Indie Club du 23 juin dernier à La Maroquinerie, avec des performances qui prouvent que l'on peut encore être surpris et touché en live.

1 commentaire:

  1. Très très bonne critique qui résume parfaitement la soirée de vendredi qui était ENORME! Par contre, le seul point où mon avis diffère un peu c'est à propos des Vaccines. Mais ça tu le sais bien, je suis COMPLETEMENT FAN de ce groupe. Je pense avoir perdu toute objectivité à propos d'eux :) En tout cas content d'avoir vécu cette soirée avec toi ;)

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.