19/04/2010

A Single Man - Tom Ford




Une bande annonce qui mettait en exergue l'importance des yeux, un film agréable à l'œil et un détail primordial qui vient renforcer le thème du regard : cette affiche géante de Psychose, illuminée par un soleil crépusculaire. Voilà ce que Tom Ford, grand couturier anciennement chez Gucci et Yves Saint-Laurent, propose dans son adaptation cinématographique du roman de Christopher Isherwood (Un homme au singulier)  : un film miroir sur la douleur, le chagrin, l'absence et le manque suite à une terrible perte.

Dans les années soixante en Californie, George Falconer, professeur britannique de littérature à l'apparence irréprochable, ne parvient pas à surmonter la mort accidentelle de son compagnon. Se réveiller encore et toujours lui est insupportable. Inconsolable, il décide d'en finir et organise sa dernière journée. La détresse retenue du personnage est incarnée par un Colin Firth mélancolique, bouleversant de dignité et loin de ses rôles habituels ; accompagné d'une Julianne Moore toujours très juste, interprétant son double féminin mourant de solitude.
Mais la noirceur et le pessimisme ambiants sont parsemés de notes joyeuses et porteuses d'espoir : les seconds rôles. Chacun représente une part de lumière : Matthew Goode, le petit ami rayonnant dans les flashbacks, Jon Kortajarena, la beauté parfaite, Ryan Simpkins, la petite fille innocente, et Nicholas Hoult (vu dans les deux premières saisons de la série Skins) en ange salvateur. Ce dernier, l'un de ses jeunes étudiants, arrive toujours aux moments critiques pour l'écarter du suicide.
Enfin, même si le twist final n'est pas si inattendu, A Single Man reste un long métrage d'une grande classe, sensible et sensuel ; profond sans être lourd, lent sans être long. Un film qui aurait pu tomber dans la platitude et le vide, mais qui trouve dans ses méandres une force esthétique et psychologique intense. 

Le premier film de Tom Ford est une élégante réussite.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.