23/04/2011

Archive @ Grand Rex

Ah, Archive... Une déception au Zénith de Paris le 10 octobre 2009 (son pourri et setlist moyenne), une claque monumentale au Printemps de Bourges de 2010, et... une catastrophe le 5 avril 2011 au Grand Rex, à cause d'un public irrespectueux. Un concert où la délicatesse de l'orchestre n'a eu d'égale que la haine envers des dizaines d'individus méprisables. Et lorsqu'on assiste à ce genre de soirées, difficile de se concentrer sur la musique, et donc de profiter. Pourtant, quand les membres du groupe sortaient devant le Grand Rex alors que les portes n'étaient pas encore ouvertes, le gens étaient calmes et admiratifs. À l'intérieur, ils se sont transformés en sauvages.

Quel est le mal ? En concert, on se déchaîne, non ? On montre au groupe qu'on l'adore ! Certes. Il faut surtout replacer le concert dans son contexte. Archive avait choisi d'être accompagné par un orchestre, Archive avait choisi une petite salle et Archive avait choisi de mettre des sièges dans la fosse. Alors oui, on est en droit de manifester son enthousiasme, mais il y a plusieurs manières de le montrer. S'amasser contre la scène (si haute qu'ils ont dû se faire mal aux cervicales, et tant mieux), c'était irrespectueux ; pour le public assis aux premiers rangs, qui ne voyait plus rien, et pour le groupe, qui ne semblait pas ravi de voir que quelques deux cent personnes (dans les moments les plus denses) se croyaient en boîte de nuit. La faute revient d'abord à l'abruti pitoyable qui avait déjà gâché un moment du mix de Rosko pendant la première partie (que la majorité n'a pas écoutée), à tous les moutons qui l'ont suivi devant la scène, et au vigile inutile qui n'a, comme le précise l'adjectif, rien fait. Cette attitude égoïste et déplacée reflète une incapacité évidente à écouter la musique, à savoir la recevoir.
Et en parlant de musique... Archive, c'est grand. Alors Archive avec un orchestre, on s'attendait à de l'excellence, et c'était loin d'être le cas. Au lieu de travailler à nouveau leurs compositions, ils ont simplement ajouté une donnée. Et ça ne fonctionne pas. Même lorsqu'on réussit à prendre assez de recul, à faire à peu près abstraction et à mettre ses pulsions meurtrières en suspens, la magie n'opère pas. L'orchestre placé derrière fait son travail et le groupe n'entre pas en harmonie avec lui ; les deux entités se répondent sans jamais communier. Le concert avait cependant bien commencé, sur Lights, et les chanteurs et musiciens n'ont rien à se reprocher au niveau technique. Mais il n'y a pas eu mariage, alors le groupe comme l'orchestre se sont mis en retrait, dans la probable et modeste intention de ne pas s'envahir. Ils auraient pu se dépasser eux-mêmes en se nourrissant l'un de l'autre, ils se sont finalement retenus. D'ailleurs, Archive n'a même pas pris le risque d'adapter Fuck U à l'orchestre, une idée pourtant intéressante. Finalement, quand on se dit en plaisantant après Lights : "On a tout vu, on peut partir", on n'a pas forcément tort.

Cet événement aurait néanmoins pu être agréable si l'on n'avait pas assisté à la lutte malsaine d'une partie du public, laquelle semblait jouer à "vous nous faites un show, on vous en fait un aussi". Ridicule. Non, la générosité et la reconnaissance ne s'expriment pas que dans les hurlements, la transpiration et les sauts.

La setlist :
1. Lights
2. You Make Me Feel
3. Headlights
4. The Feeling of Losing Everything 
5. Blood in Numbers
6. To the End 
7. Organ Song
8. Finding it so Hard
9. I Will Fade
10. Collapse/Collide
11. Words on Signs
12. Slowing
13. Fold
14. Black
15. Pictures
16. Bullets

Encore :
17. Dangervisit
18. Again
19. Controlling Crowds

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.