11/08/2011

Barði Jóhannsson @ Cité de la musique, Days Off 2011

En ce 10 juillet 2011, jour de clôture du festival Days Off, l'Islande était à l'honneur. Les représentants : Barði Jóhannsson, compositeur éclairé (allumé ?) échappé de son groupe Gang Bang, et Ourlives, quintette diffusant une pop-folk intimiste et mélodieuse. Une aubaine. Les Islandais ont enchanté les quelques personnes présentes dans l'amphithéâtre de la Cité de la musique ; il restait une centaine de places sur deux cent cinquante. Les absents peuvent regretter.

Ourlives
Un groupe, sept chansons (dont une nouvelle), quelques émotions... Ourlives est une jolie découverte. D'abord seul sur une chaise avec sa guitare acoustique, le chanteur est rejoint par des musiciens s'installant discrètement. Malgré la présence d'un batteur assénant des coups trop puissants sur ses fûts et cymbales, on réussit à capter la sensibilité des compositions à travers les autres instruments : clavier, basse, guitare et voix pleine de douceur sans être fragile. Ils terminent leur set debout, communiant dans un final instrumental déchirant. Il fait froid dans la salle, mais ce sont bien les mélodies et l'ambiance islandaises qui donnent des frissons. Les applaudissements incessants ne ramènent le groupe sur scène que pour un salut timide, mais on se fera un plaisir de retourner les voir s'ils reviennent à Paris.

Barði Jóhannsson
À l'instar du groupe Sigur Rós, Barði Jóhannsson est un magicien des émotions. Très grand compositeur de musique à l'image, il a réalisé, spécialement pour l'occasion, un court métrage qu'il a mis en musique. Sur scène, derrière ses machines, il est accompagné d'un quatuor à cordes atypique. Malheureusement, le film est loin d'être fascinant. Diffusé en quatre tiers et en noir et blanc, il n'apporte rien d'intéressant : une jeune fille, dont les long cheveux cachent son visage, erre. On préfère se concentrer sur la musique et l'exécution des violonistes et de la violoncelliste.
Une expérience un peu frustrante, donc, qui laisse place à des compositions tirées de l'album Arp : Museum of the Sea, mêlées à de nouvelles, nées quelques jours plus tôt à Paris et nommées en fonction de la date et du lieu de création. 
Barði est un homme étonnant, qui semble débarquer d'une autre planète. Ses interventions sont aussi drôles que décalées. Et sa musique, planante, travaillant les variations et trouvant son climax en fin de concert, est d'une complexe beauté. Si l'on pouvait être perdu dans une tentative de compréhension logique à cet enchaînement, le compositeur donne la clé lors du final, l'ensemble prenant alors tout son sens. Il reviendra, ainsi que le quatuor à cordes, pour un rappel, avant d'adresser un signe rock'n'roll de la main au public en guise d'au revoir.

Un seul souhait en sortant : que Barði Jóhannsson revienne pour un concert à la Salle Pleyel accompagné d'un orchestre complet.


Sigur Rós :
Jónsi @ Bataclan

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.