09/08/2011

Omar m'a tuer - Roschdy Zem

"Omar m'a tuer". Cette phrase légendaire, et probablement fausse à tous les niveaux (conjugaison, auteur, logique, véracité...), sert de titre au film de Roschdy Zem sur Omar Raddad, le jardinier marocain accusé du meurtre de Ghislaine Marchal en 1991. L'affaire, médiatisée à l'époque, passe au second plan dans ce long métrage focalisé sur l'homme.

Omar m'a tuer repose donc sur une donnée majeure : l'interprétation de Sami Bouajila. Acteur discret mais époustouflant, il impose son talent en se métamorphosant. Il devient Omar et porte le film seul. Les seconds rôles ne sont néanmoins pas mauvais, Denis Podalydès particulièrement, très convaincant en écrivain (Pierre-Emmanuel Vaugrenard) investi dans sa quête de la vérité.
Le réalisateur avait donc fait la moitié du chemin en choisissant si bien son comédien principal. Restait à rendre compte des zones d'ombre de cette tragédie, objectivement, sans tomber dans le sentimentalisme. Malheureusement, à trop vouloir filmer l'homme et ses démons, Roschdy Zem l'a rendu attachant. Lui qui affirme ne pas prendre parti le fait finalement en s'attardant sur ce coupable idéal dont la vie a été brisée, ce "premier innocent" de l'avocat Jacques Vergès (joué par Maurice Bénichou), et en faisant couler les larmes des spectateurs à plusieurs reprises.
Malgré quelques faiblesses, Omar m'a tuer fera peut-être avancer l'affaire : Omar Raddad, gracié mais toujours coupable selon la justice française, lutte depuis des années pour la reconnaissance de son innocence. Quant à Roschdy Zem, il s'avère meilleur derrière la caméra que devant.

Un film qui révolte en rappelant l'entêtement stupide des représentants de la justice.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.