14/08/2011

Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 2) - David Yates

En 2007, on vivait la fin de Harry Potter en lisant le septième et dernier tome des aventures imaginées pas J. K. Rowling. Cette année, c'est en allant voir la deuxième partie de Harry Potter et les Reliques de la Mort réalisée par David Yates que l'on fait ses adieux à l'histoire, aux personnages et à ce monde magique mis en images par différents réalisateurs. Mais la tristesse, aussi grande que l'excitation dès les sombres premières notes de la très bonne partition d'Alexandre Desplat, ne fera jamais disparaître les dix années de régal littéraire et cinématographique passées en compagnie de ces sorciers.


D'autant plus que ce dernier long métrage est monumental. La menace qui planait parfaitement dans Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 1) s'est bel et bien transformée en apocalypse. La bataille finale de cette guerre est tellement chargée d'émotions, combinée à des effets spéciaux géniaux parce que fluides, qu'on en oublie les différences avec le livre. Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 2) répond à la logique installée dans les films ; inutile donc, même en tant qu'adepte des livres, de comparer.

Après une courte scène reprise de la fin de la première partie (Voldemort volant la Baguette de Sureau dans la tombe de Dumbledore), c'est Severus Rogue que l'on aperçoit, seul, en nouveau directeur d'un Poudlard dépourvu de toute joie. Il n'est pas étonnant de voir ce personnage en premier : son importance est cruciale. Chaque fois qu'il apparaît à l'écran, on est fasciné par tant de profondeur et de mystère. Et la seule parenthèse enchantée du film, c'est à lui qu'on la doit, lorsque l'on plonge dans la Pensine pour découvrir une partie de son passé. Lumineuse, cette séquence est aussi détonante que l'était Le Conte des trois frères (en animation) dans la première partie. Un choix aussi rafraîchissant que nécessaire à l'intrigue narrative de la part de Yates.
Cependant, même si Alan Rickman se démarque, certains méritent également une mention spéciale : Matthew Lewis (Neville Longdubas) est devenu épatant, et Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), qui n'a plus rien à prouver, continue de dévoiler des trésors cachés d'interprétation. Aussi, on espère voir les carrières de Bonnie Wright (Ginny Weasley) et Evanna Lynch (Luna Lovegood) décoller, tant les deux actrices font preuve d'un potentiel à peine exploité. On les attend autant que Daniel Radcliff, Rupert Grint et Emma Watson, un trio qui fonctionne toujours, dans un rythme vif et prenant, mais qui se repose légèrement sur la tendresse que l'on a pour Harry, Ron et Hermione depuis Harry Potter à l'école des sorciers.
Derrière les prouesses techniques, le jeu des comédiens et la maîtrise du facteur émotionnel, il se cache quelque chose que les spectateurs pouffant de rire (notamment lors de l'épilogue) n'ont probablement pas compris : des subtilités qui rendent ce blockbuster pertinent. En outre, quelques-uns ont vu dans cette conclusion épique un triomphe des faibles, mais ce serait simplifier le propos. Car, bien que ce ne soit pas évident, puisqu'au premier niveau de lecture on distingue uniquement la confrontation entre le bien et le mal, les aventures de Harry Potter sont bien plus nuancées. Au-delà des réflexions politiques que cet ultime épisode propose, et du thème récurrent de la mort et de son acceptation, il est expliqué que la noirceur est en chaque être humain et qu'il est possible de la surmonter en luttant. Un message d'espoir qui malheureusement ne sera pas reçu ou demandera trop d'effort à la majorité des humains, lesquels vivent dans un monde de Moldus aussi motivant qu'un monde magique dirigé par Voldemort.

Enfin, une question plus générale se pose encore et toujours : quand les productions comprendront-elles que la 3D assombrit l'image et n'apporte rien en l'état ? Lorsque l'on retourne voir Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 2) en 2D, la magie est toujours là et l'on ne se plaint pas en sortant de la séance du port désagréable de lunettes payantes.


Harry Potter les films, c'est fini, mais la magie continuera d'alimenter les fantasmes des fans à travers les septs tomes à relire et les huit longs métrages à revoir.


Harry Potter :
Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 1)

Rupert Grint :
Petits meurtres à l'anglaise

Helena Bonham Carter :
Alice au pays des merveilles

Alexandre Desplat :
The Tree of Life
Le Discours d'un roi
Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 1)
The Ghost Writer
Fantastic Mr. Fox
L'Étrange Histoire de Benjamin Button

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.