15/11/2011

The Artist - Michel Hazanavicius

On l'a tellement attendu, on en a tellement entendu parlé, que la surprise de découvrir un film muet en noir et blanc et en 1.33, réalisé par un Français, n'est pas venue. The Artist de Michel Hazanavicius est un long métrage indispensable, qui rappelle d'où vient le Cinéma, art de l'image. L'esthétique est travaillée, les mises en abyme sont très intéressantes (par exemple, la première phrase du film est "Je ne parlerai pas") et l'héritage du cinéma des années 1920 a bien été transmis.

Si les références au 7e art sont nombreuses (Citizen Kane, Singin’ in the Rain, Seventh Heaven, A Star is Born, etc.), le film possède sa propre identité, grâce notamment à l'interprétation de son acteur principal, Jean Dujardin, lequel mérite son prix d'interprétation au Festival de Cannes 2011. On l'a connu hilarant, on l'a découvert capable de tenir des rôles tragiques ; dans The Artist, il excelle en tant qu'acteur muet, expressif sans trop en faire.
On ne peut en dire autant de Bérénice Béjo, moyenne lors de ses premières apparitions, mais qui trouve peu à peu sa place aux côtés de John Goodman, James Cromwell ou encore Malcolm McDowell, et se révèle pétillante. Autre acteur à part entière, qui a le droit d'être mentionné dans une critique tant son rôle est essentiel et attachant : Uggy, le petit chien malicieux parfaitement dressé, qui feint la mort, fait du skateboard et sauve son maître, entre autre.
Dans cette histoire d'amour sur fond de bouleversement cinématographique à Hollywood (passage du muet au parlant), le scénario étant assez simple malgré les rebondissements, on s'attarde sur la photographie, les jeux de lumières, sur la beauté de certaines séquences (la première scène de tournage, le numéro de claquettes...) et, comme un film muet n'est pas un film silencieux, sur la musique. N'est pas compositeur de musique de film qui veut, mais force est de reconnaître que Ludovic Bource livre une partition idéale et participe au succès de ce long métrage mêlant noirceur et enthousiasme.

Les dernières secondes viennent très légèrement gâcher l'ensemble brillant. Michel Hazanavicius et Anne-Sophie Bion (la monteuse) auraient dû écouter le personnage du réalisateur criant "Cut !".


Jean Dujardin :
Les Petits Mouchoirs

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.