27/11/2011

L'intégrale des symphonies de Beethoven @ Salle Pleyel

Fin octobre 2011, le Gewandhausorchester Leipzig, dirigé par le grand Riccardo Chailly, proposait l'intégrale des symphonies de Beethoven à la Salle Pleyel. Un rêve. La beauté de ces partitions méritant un respect et un silence absolus, on aurait apprécié l'absence des tousseurs et gigoteurs. Une plaie. Hormis ces parasites, l'expérience a été des plus incroyables. En plus des neuf symphonies, cinq créations contemporaines commandées pour l'occasion ont été interprétées ; toutes véhiculaient une ambiance cinématographique plus ou moins tendue, intrigante, angoissante. Mais à côté des compositions du maître allemand, elles étaient plutôt faibles. Une évidence.


Samedi 22 octobre

Deuxième
Introduction lente, thèmes légers et finale puissant... C'est les larmes aux yeux qu'on se demande comment un membre de l'espèce humaine a pu créé un jour quelque chose d'aussi beau en langage musical. Ludwig van Beethoven est un génie qui raconte des histoires avec des notes de musique et guérit les oreilles malades des bruits du quotidien.

Cinquième
Le motif initial de trois brèves suivies d'une longue est célébrissime. Et c'est un bonheur de ressentir ses quatre notes vibrer à l'intérieur du corps. La suite moins connue de cette symphonie intense a malheureusement été jouée de façon légèrement poussive. Était-ce une conséquence de la pression du premier soir ? Les applaudissements se sont malgré tout fait entendre pendant plus de cinq minutes, et les bravos ont fusé.


Dimanche 23 octobre

Première
Quand le premier mouvement fait naître des sensations nouvelles, le deuxième, d'une douceur ravissante, apaise les sens avant que le troisième, court et rapide, confirme ces sensations inédites. Le quatrième mouvement scelle brillamment la symphonie : ses dernières mesures fantastiques appellent des applaudissements immédiats.

Septième
Ambitieux, le premier mouvement de cette symphonie est la preuve que l'on peut mêler grandeur et subtilité. Ensuite, le solennel et mythique deuxième mouvement provoque inévitablement des frissons. Après cette marche lente, les troisième et quatrième mouvements s'unissent dans un rythme entraînant, qui fait bondir de son fauteuil à la dernière note pour remercier chaleureusement l'orchestre et son chef d'avoir offert un si bel après-midi musical.


Samedi 29 octobre

Huitième
D'abord, les notes figurent des papillons virevoltant sur une mélodie joyeuse. Les cordes se font par la suite délicates, d'une grâce légère, laissant progressivement les vents se démarquer. C'est dans le quatrième mouvement que les instruments se marient harmonieusement, percussions comprises. Les applaudissements qui suivent sont sincères mais plutôt brefs.

Troisième
Cette symphonie ne s'appelle pas Eroica pour rien. L'épique premier mouvement foisonne d'idées et multiplie les thèmes. La marche funèbre, noire et grandiose, est rondement menée par les contrebasses. La vitalité revient avec le troisième mouvement, dans lequel les instruments s'appellent et se répondent, jusqu'au finale fougueux, parsemé d'effets de surprise.


Dimanche 30 octobre

Quatrième
Cette pièce contient un premier mouvement fascinant, sombre et ravissant. Et le reste, dynamique et enjoué, est un enchantement pour les oreilles. Alors, pourquoi le public a-t-il si peu applaudi ? Cette symphonie de Beethoven serait-elle sous-estimée parce qu'elle est la seule à avoir fait l'objet d'une commande ? C'est pourtant un régal auditif.

Sixième
La Pastorale est malheureusement trop connue. Le public n'a pas été attentif à la beauté de la Quatrième symphonie parce qu'il attendait la Sixième. Plutôt léger dans l'ensemble (Beethoven ayant écarté le dramatique pour créer un univers bucolique, agréable et sans mystère), cet ouvrage est cependant radieux. Et l'interprétation du Gewandhausorchester Leipzig a été à la hauteur des espérances.


Lundi 31 octobre

Neuvième
Accompagnés du Chœur de Radio France, Riccardo Chailly et son orchestre ont fini la série des symphonies de Beethoven en apothéose. La Symphonie n°9 en ré mineur op. 125 dite Hymne à la joie est un chef-d'œuvre, une merveille purement magique. L’inclusion de voix dans une œuvre symphonique représente un pas sans précédent dans la musique classique, mais surtout, cette Ode à la joie de Schiller mise en musique suscite une immense émotion. Beethoven a synthétisé le travail d'une vie ; impossible de ne pas pleurer devant tant de perfection.


Inoubliable.


Gewandhausorchester Leipzig, dirigé par Riccardo Chailly :
7e symphonie de Antonín Dvořák @ Salle Pleyel

Salle Pleyel :
9e symphonie de Antonín Dvořák @ Salle Pleyel

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L.