17/03/2011

7e symphonie de Antonín Dvořák @ Salle Pleyel

Après une représentation de la 9e symphonie de Dvořák à la Salle Pleyel le 14 janvier 2011, c'est au tour d'une autre de ses symphonies de se faire entendre. Le lundi 8 février 2011, la 7e symphonie était interprétée par le Gewandhausorchester Leipzig (l'un des orchestres les plus anciens du monde, en activité), dirigé par le passionné et brillantissime Riccardo Chailly. Cette soirée était dédiée au compositeur tchèque puisque Carnaval et le Concerto pour violon étaient également programmés.

Carnaval
Une ouverture dynamique, exaltée et joyeuse, procurant de nombreux frissons, de la première à la dernière note. Une petite dizaine de minutes parfaites pour réveiller ses oreilles, se replonger dans l'univers dvorakien et laisser naître un sourire de plaisir au coin des lèvres et dans les yeux. La finesse et la rigueur de l'orchestre combinées à la fièvre du chef sont incontestables. Une merveille.

Concerto pour violon
Il fallait un virtuose de l'instrument pour parvenir à bout de ce Concerto pour violon très technique. En harmonie avec l'orchestre, c'est Leonidas Kavakos, détendu mais concentré, qui a fait preuve d'une maîtrise méticuleuse, toujours en quête de la perfection. Et si l'interprétation est complexe, l'écoute aussi ; dans le sens où il faut s'ouvrir et rester attentif pour accueillir une partition si riche. En bis, le soliste grec a interprété un joli mouvement de sonate de Bach.

7e symphonie
Après l'entracte, c'est l'apothéose. Cette 7e symphonie jouée par cet orchestre dirigé par ce maître de musique, c'est une histoire traditionnelle et fougueuse que l'on pourrait écouter tous les soirs, à en devenir fou. Elle commence par un accord de violoncelles et de contrebasses annonçant un thème sévère, avant que l'orchestre ne s'embrase vivement dans une explosion saisissante. Un premier mouvement qui s'achève dans un long murmure sombre soulignant l'état de l'auditeur, figé par tant d'émotions. Ensuite, le son continue de prendre possession du corps et de frôler la peau en distillant nostalgie, angoisse, nervosité, tourment, beauté, tension et puissance grâce à des sonorités profondes. Elle se termine dans un final hallucinant.
La salle, silencieuse, manifeste alors sa joie par des applaudissements sincères et bruyants ; les mains sont rouges, les "bravo" et "merci" fusent... On voudrait que ça ne s'arrête jamais. Et Riccardo Chailly, qui a lu l'envie dans le vacarme du public, annonce très simplement à ce dernier : "Danse Slave n°2". Dans une ambiance plus joyeuse, on profite alors encore d'un moment dvorakien délicieux. L'enthousiasme est tel que le généreux chef d'orchestre souriant s'adresse une nouvelle fois à la salle : "Danse Slave n°7". Deux rappels, et de cette qualité, c'était inespéré. Tout le monde finit par se lever pour offrir à cet ensemble une ovation méritée.

Une leçon de direction. Divin.

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L.