30/03/2011

Fighter - David O. Russell

Même avec moins d'oscars, Fighter est un film qui mérite autant d'attention que les excellents Black Swan et Le Discours d'un roi. David O. Russell (J'adore Huckabees, Les Rois du désert) a parfaitement réalisé et mis en scène ce drame profond adapté d'une histoire vraie. Et, surtout, la force du film réside dans ses deux acteurs principaux, Mark Wahlberg et Christian Bale.

Fighter, c'est d'abord le combat de Mark Wahlberg (Lovely Bones, Les Infiltrés, Braquage à l'italienne), qui s'est entraîné pendant quatre ans, même quand le projet semblait avorté, afin de pouvoir interpréter le rôle de Micky Ward, et qui s'est battu pour que le film existe. Il a sacrifié l'intégralité de son salaire et investi cinq cent mille dollars et son charisme. Son jeu, tout en discrétion, dissimule une force incroyable, laquelle se démultiplie au côté de Christian Bale (The Dark Knight, I'm Not There, American Psycho).
Les autres combats se trouvent sur le ring, mais aussi dans la cellule familiale. Perdu, Micky Ward lutte contre ses envies, contre ses besoins, contre son destin, contre des adversaires bien plus lourds que lui, contre sa mère envahissante (Melissa Leo) et contre son demi-frère et entraîneur, Dick Eklund, ancienne gloire locale tombée dans le crack. Ce rôle d'épave terriblement touchante revient à Christian Bale, après les abandons de Matt Damon et Brad Pitt. Et l'oscar du second rôle masculin n'a pas été volé. Bale, qui a perdu une vingtaine de kilos, est tellement impliqué qu'il disparaît pour faire vivre Dick Eklund. Magistral.
L'ensemble des comédiens a pu s'exprimer brillamment dans ce film (même Amy Adams en petite amie déterminée), qui se révèle être un documentaire romancé mais jamais caricatural, un long métrage authentique, viscéral et intense. La violence des émotions est telle que l'on s'accroche à son siège ; même les scènes de matchs de boxe font monter les larmes aux yeux. Et tandis que Fighter se veut poignant, voire sérieux, David O. Russell et son équipe n'oublient pas la valeur de l'humour pour renforcer la tension.

Un classique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.