20/04/2010

Les Invités de mon père - Anne Le Ny

Dans Les Invités de mon père, Anne Le Ny peint le portrait d'une famille bourgeoise en plein bouleversement. Entre acte héroïque et dernière volonté, un patriarche épouse une jeune Moldave sans papiers et l'accueille, ainsi que sa fille, au grand désespoir de ses enfants qu'il délaisse peu à peu. Et progressivement, la figure du père, au départ intouchable, s'entache.

La réalisatrice soulève des problèmes sociaux, politiques et psychologiques, et pose des questions morales sur la nature humaine. Elle n'y répond pas, laissant le spectateur (se) débattre avec ses propres pensées. Malheureusement, à force d'exposer les choses, elle ne va pas au cœur de la réflexion et déborde sur quelques clichés.
En effet, elle passe à côté de cette inquiétante étrangeté qui aurait pu donner plus de profondeur à l'histoire. Le seul personnage qui déclenche cette idée est interprété par Valérie Benguigui, la femme de Luchini à l'écran. Franche et décidée, elle n'a pas peur de bousculer les principes et la bonne conscience, et met en lumière les contradictions des autres. Mais le spectateur découvre l'histoire du point de vue de ceux qui subissent : Fabrice Luchini et Karine Viard, le frère et la sœur.
Habiles avec les dialogues, le duo Luchini-Viard participe à la vivacité du rythme narratif. Luchini est tout en nuances : finement drôle et touchant, il se démarque malgré lui. Cependant, si quelques bonnes séquences ne sont pas dévoilées (notamment l'escapade nocturne fraternelle), la majorité des bons mots se trouve dans la bande annonce. L'ensemble est réalisé de manière relativement banale sans être mauvaise. Enfin, assez catastrophique pour être soulignée, la bande son est complètement hors-sujet.

Le film est toutefois un bon divertissement.

1 commentaire:

  1. Assez répugnante cette exaltation des sentiments mesquins, justification de la petitesse d'âme. Les personnages de cette fiction de droite réalisée par une fille de gauche, Anne LeNy, s'autorisent et se pardonnent leurs médiocrités au prétexte qu'ils en éprouvent remords et culpabilité.
    Beurk!

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.