10/06/2010

Them Crooked Vultures @ Zénith de Paris, le retour des Petits Pois !

Difficile d'enchaîner deux concerts, surtout après un live comme celui de Jónsi. Mon esprit est encore sur un nuage islandais, mon corps est assis au premier rang des gradins du Zénith de Paris. Mais le groupe qui joue ce soir ne peut pas me décevoir, il est déjà mythique : Them Crooked "fucking" Vultures ! Après les avoir vu en festival au Rock en Seine 2009 et en concert privé à l'Album de la Semaine, je ne pouvais faire l'impasse sur leur première salle en France.


Le Zénith me surprend à chaque fois : je me rends compte de nouveau que les gradins sont proches de la scène et que le son est mauvais. C'est bon pour les yeux, moins pour les oreilles... Nosfell est programmé en première partie. Le chanteur à la tessiture impressionnante, accompagné de son batteur et de son bassiste-violoncelliste (que l'on n'entend pas assez), livre une prestation étrange. On ne sait pas vraiment où se placer dans la réception de ce rock influencé par la folk, le trip-hop et la musique africaine. Cela semble intéressant, mais le son du Zénith est tellement agressif que l'on peut aisément décrocher.

Il est 21 heures, tout le monde se lève dans les gradins et une marée de bras se forme au-dessus de la fosse. John Paul Jones, Dave Grohl, Josh Homme et Alain Joannes sont applaudis comme si c'était la fin du concert ! Josh Homme (Queens of the Stone Age) présente le groupe : "Les Petits Pois !" C'est tout simplement parfait. Ils se souviennent de leur passage à Rock en Seine l'année dernière, ils font cette private joke avec les plus intimes du public français qui les suit depuis le début, et pendant presque deux heures TCV va incarner la générosité. En plus de sourire et de s'éclater, ils offrent, avec un seul album, un concert riche et maîtrisé, commencé par l'excellente No One Loves Me & Neither Do I.
Malheureusement, en gradins, l'ambiance s'essouffle très vite. Pendant la troisième chanson, la minorité rockeuse doit capituler et... s'asseoir ! La mollesse du public est scandaleuse. À l'Album de la Semaine, le public est en gradins, certes, mais debout. Néanmoins, si l'attitude du public assis (comme dans son salon) est honteuse, la fosse n'a pas belle allure non plus. Seul le premier tiers, au centre, est déchaîné. Autour, plus on s'éloigne de la scène, plus les gens parlent, fument et boivent des bières. Comment ne pas bouger sur TCV ? Comment ne pas se taire pendant des solos prodigieux ? Pourtant, c'est un tonnerre d'applaudissements qui conclut chaque morceau. À croire que le public, majoritairement masculin, n'est là que pour applaudir une performance de légendes et pas la musique en elle-même.
Oui, John Paul Jones a la classe, il est mythique, on veut scander son nom et on ne peut nier que ce multi-instrumentiste, ancien bassiste de Led Zeppelin, n'a plus rien à prouver à personne. Oui, Dave Grohl est l'ancien batteur de Nirvana et le chanteur guitariste des Foo Fighters, on reste bouche bée devant son jeu de batterie (il tape comme un sourd) et on se demande comment il fait pour chanter en même temps. Oui, Josh Homme est le leader charismatique des Queens of the Stone Age, il maîtrise aussi bien le chant, la guitare ou certains pas de danse langoureux et on sait qu'il fait tout ça naturellement. Mais la force de TCV, c'est l'harmonie. L'équilibre qu'ils ont trouvé entre compositions complexes et joie de vivre est divin. Avec Them Crooked Vultures, le rock reprend enfin sa force initiale ; loin des ersatz florissant depuis quelques années.
Le concert se termine plutôt brutalement. Les lumières se rallument vite sans qu'on ait le temps de demander un rappel... Mais avant de partir, les artistes ont remercié chaleureusement le public français et ont posé avec un drapeau de la France, pris dans le public, sur lequel étaient dessinés les visages de ces trois dieux du rock.


Encore du grand TCV qui mériterait un public plus attentif aux détails.

1 commentaire:

  1. Marrant cette semaine nous avions en commun Jonsi, TCV et Muse. Et nous faisons partie du cercle fermé des gens qui ont vu leurs trois concerts français! Content de voir des gens qui ont les mêmes goûts.
    Bon sinon effectivement un très gros concert, il fallait vivre le démarrage du gros riff de No one loves me en fosse! C'est particulièrement agréable de voir des mecs jouer avec plaisir...

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.