22/03/2010

Les Chèvres du Pentagone - Grant Heslov

Les Chèvres du Pentagone de Jon Ronson (journaliste anglais) avait un potentiel comique évident en révélant l'absurdité de certains programmes développés par l'armée américaine. Difficile à croire, mais l'histoire est fondée sur des expérimentations réelles, menées par des unités spécialisées dans les activités parapsychologiques. Le film de Grant Heslov le précise au début : cette histoire est bien plus vraie que ce que l'on pourrait penser.

Les Chèvres du Pentagone, c'est d'abord un titre un peu surréaliste et une affiche au casting époustouflant mais qui ne se prend pas au sérieux. Dans la lignée de Burn After Reading, ce long métrage aurait pu être réalisé par les frères Coen si ces derniers n'étaient pas tombés dans la lourdeur avec A Serious Man. Grant Heslov, dont c'est le premier film, ressuscite cet humour sans prétention, farfelu et à prendre parfois au soixante-quinzième degré.
Cependant, le scénario n'est pas très travaillé : on a plutôt l'impression d'assister à une succession de scènes servies par une bonne bande originale. Bob Wilton, journaliste désespéré, fait la rencontre de Lyn Cassady, soldat aux pouvoirs paranormaux déployés grâce à son ancien chef d'unité, Bill Django. On ne sait pas vraiment où le réalisateur veut emmener le spectateur, alors on se laisse aller à n'apprécier que le jeu des acteurs. Et voir Clooney parler de sa condition de chevalier Jedi à McGregor (Obi-Wan Kenobi dans Star Wars), c'est pathétiquement hilarant.
Faites pousser une moustache à George Clooney (Fantastic Mr. Fox, In the Air), il devient un ancien soldat imperturbable dans le sérieux de son délire. Tressez les cheveux de Jeff Bridges (prochainement dans Tron Legacy), il se transforme en lieutenant colonel hippie tentant de répandre son idéologie utopiste. Donnez un second rôle à Kevin Spacey (Usual Suspect, American Beauty, La Vie de David Gale), il reste parfait. Quant à Ewan McGregor, vu récemment dans I Love You Phillip Morris, il n'est pas le héros du film mais l'incarnation du spectateur : halluciné par ces découvertes improbables.

Mais il ne faut pas oublier le message que le film porte en lui : la toute puissance revendiquée des États-Unis tombe souvent dans une débilité absolue.

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L.