09/10/2010

The Prodigy @ Fête de l'Huma



Tout d'abord, il faut remettre les choses dans l'ordre, la Fête de l'Humanité n'est pas un festival musical ; c'est un rassemblement politique et festif, qui invite des groupes à se produire sur quelques scène, notamment la Grande. Malheureusement, depuis quelques années, avec une programmation de plus en plus alléchante, la fréquentation de cette fête ternit son image. Sous le prétexte de la tolérance, les gens, et plus particulièrement les jeunes (voire très jeunes) font n'importe quoi : alcool, drogue et impolitesse sont ce que l'on trouve le plus aux abords de la Grande Scène. Ailleurs, on peut encore déceler l'ambiance chaleureuse et le bon esprit communiste. Mais on est en 2010, le 10 septembre, dans une société capitaliste ; le parc départemental de la Courneuve est maintenant le lieu où se rencontrent l'utopie et la triste réalité.

Parce qu'il ne faut pas trop s'éloigner du sujet... The Prodigy.

Après avoir vécu leur show épique en fermeture de Rock en Seine 2009, en plein milieu de la barrière, difficile d'attendre quelque chose de leur prestation. Impossible de ne pas trouver tout "moins", impossible de se détacher de ce souvenir impérissable. D'autant que, après vingt-cinq pénibles minutes de retard, ils jouent presque la même setlist : World's on Fire/Breathe/Omen/Poison/Thunder (Dubstep)/Colours/Warrior's Dance/Firestarter/Run with the Wolves/Voodoo People/Omen (Reprise)/Invaders Must Die/Diesel Power/Smack my Bitch up/Take me to the Hospital/Their Law/Out of Space. Malgré l'ajout de l'enchaînement Thunder (Dubstep)/Colours et le changement de place de Their Law, l'impression de copier-coller demeure.
D'autre part, le son n'est pas à la hauteur de la puissance du groupe et, à part les premiers rangs, le public n'est pas vraiment réceptif, ou trop ailleurs pour l'être. À la barrière centrale, près de la régie, l'ambiance est loin de la folie violente que peut provoquer Prodigy. Pourtant, sur scène, Liam Howlett, Maxim Reality et Keith Flint sont des bombes d'énergie. Mais comment profiter d'un concert avec des allers et venues incessants devant soi et un bavardage bourdonnant dans les oreilles ?
Attention, la performance est honorable, et entendre les anciennes comme les nouvelles chansons du groupe reste un plaisir. Néanmoins, il ne se passe rien de plus : l'ensemble est décevant, ça fait mal au cœur de se sentir blasé et ce n'est même pas vraiment de la faute de Prodigy. Car, dans ces conditions, il est difficile de vivre le concert ; on hésite alors à tenir les représentants anglais de l'électro pour responsables. Après le show, lorsque la foule, compacte et irrespectueuse, se dirige vers la sortie, elle laisse derrière elle le site en piteux état. Déprimant.

En bref, déchéance humaine et impression de déjà-vu.

1 commentaire:

  1. Ah j'avais déjà remarqué l’ambiance nulle de ce festoch' (enfin si on peut dire ça comme ça) quand j'étais allée voir les Babyshambles je sais plus, il y 2 ans je crois.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.