11/02/2011

Le Discours d'un roi - Tom Hooper



Avec Le Discours d'un roi, Tom Hooper entre dans la cour des très grands réalisateurs. Ce Britannique ayant surtout travaillé pour la télévision pose un regard juste et respectueux sur l'histoire du père d'Elizabeth II (actuelle reine du Royaume-Uni), George VI ; et propose un long métrage aussi majestueux qu'intime.

À la première lecture, Le Discours d'un roi montre un futur monarque humain, dont le combat contre un bégaiement handicapant témoigne de son courage. Mais dans le fond, le film se penche sur une belle histoire d'amitié, entre un orthophoniste et son patient. Et l'on y voit aussi, au niveau du contexte historique, la dimension que prend la parole à l'heure des retransmissions radiophoniques des discours royaux.
Ce long métrage profond est magnifié par l'élégance de la mise en scène. Il est intelligemment écrit (dialogues nerveux, humour anglais) et interprété à la perfection. Colin Firth continue sa démonstration après un jeu déjà excellent dans A Single Man, et Geoffrey Rush est magistralement trivial et exubérant. Trois merveilleux acteurs de l'adaptation de Harry Potter sont également au générique : Helena Bonham Carter (vue l'année dernière dans Alice au pays des merveilles) en femme compréhensive, patiente mais jamais effacée ; Michael Gambon en autoritaire roi George V ; et un drôle de Timothy Spall en Winston Churchill.
Quant à la bande originale... Alexandre Desplat (The Queen, L'Étrange Histoire de Benjamin Button, Fantastic Mr. Fox, The Ghost Writer, Harry Potter 7) a composé l'une de ses plus belles œuvres. Délicate et puissante, à l'instar d'un film qui n'en met pas plein la vue mais qui marque le spectateur ; surtout en terminant sur une note forte et tendue : la scène du discours final, avec, en accompagnement, la 7e symphonie de Beethoven.

Du cinéma, du grand.

1 commentaire:

  1. Je suis qu'on est d'accord ici et en même temps, c'est difficile de prouver le contraire.

    Son seul défaut est peut-être la véracité historique, comme je l'ai défendu face à d'autres, ça n'était pas le thème principal du film, simplement un fond d'écran, donc pas besoin de s'étendre là-dessus. Le film est finalement très habile je trouve.

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De la critique positive et négative, oui ! Mais toujours construite et justifiée, merci !

L.