
"We are professionals", a dit
Matthew Irons en entamant le rappel. C'était pour faire patienter le public pendant qu'il accordait sa guitare et tout le monde a souri, mais c'est vrai.
Puggy a bien évolué depuis les premières parties des
Smashing Pumpkins à Bercy et de
Fiction Plane au Trabendo. Ils sont plus à l'aise et le public français les adore, surtout depuis la sortie des nouvelles chansons annonçant le deuxième album.
Après avoir tenté, en vain, de revendre ma place (je les avais déjà revus à la Maroquinerie en juin 2009 et au
Glazart le 7 janvier dernier), j'attends la fin de la première partie,
Madjo, et entre dans La Cigale un peu avant 21 heures. C'est la première fois que j'assiste à un concert en hauteur dans cette salle. Installé sur le balcon de droite, près de la scène, on voit bien. La Cigale n'affichait pas complet, et, pourtant, c'est plein.
Puggy, c'est un groupe qui sonne, c'est un groupe qui donne le sourire, c'est un groupe qui impressionne par sa facilité à créer une ambiance joyeuse, saine et sereine.
Matthew,
Ziggy et
Romain sont des garçons simples et talentueux qui auraient de quoi prendre la grosse tête, mais non. Dès les premières notes de
I Do, le public est réceptif. Puis, deux autres nouvelles chansons continuent d'enthousiasmer La Cigale, surtout les trois premiers rangs. Mais à l'écoute de
Out of Hand et
Sorry, force est de constater que les personnes présentes ne connaissent pas bien le groupe. Elles réagissent davantage sur
How I Needed You. Les chansons extraites de l'excellent premier album,
Dubois Died Today, plaisent mais ne fédèrent pas. Cependant, même si c'est l'aspect plus commercial des nouvelles chansons, comme
Teaser, qui fait connaître le groupe, il est impossible de ne pas reconnaître la qualité d'un titre comme
Burned. D'ailleurs, après le puissant break,
Puggy ne peut reprendre le cours de la chanson : le public hurle de joie et empêche le groupe de poursuivre. Une ovation en plein milieu du concert, en plein milieu d'une composition.
À l'émotion s'ajoute la technique. Les trois musiciens maîtrisent leurs instruments et leurs voix.
Romain, à la basse, participe aussi aux chœurs ;
Matthew, qui chante toujours aussi bien, transforme parfois sa guitare acoustique en instrument électrique ; et
Ziggy, performant, séduit tout le monde. Ce dernier est capable de jouer de la batterie et du clavier simultanément, et il chante également très bien. Apparemment, exceller dans son jeu de batterie et chanter en même temps n'est pas un problème pour lui ! C'est un grand.
Même si le choix des chansons n'est pas judicieux au milieu du set (de nouveaux morceaux, dont
She Kicks Ass, et une version de
Chez Madame Louise moins bonne que la version studio), la performance reste bonne. Arrive enfin
Yeah Yeah Yeah Yeah !, l'une des meilleures chansons du premier album. Au début,
Puggy avait déjà le goût des mélodies entraînantes, mais elles étaient originales grâce à un côté plus rock et des touches hispanisantes que n'a pas
Something You Might Like, composition plus conventionnelle. Le public veut son rappel, il bouillonne. Il aura droit à seulement deux titres :
Everyday, une nouvelle chanson douce, et, sans grande surprise mais toujours avec plaisir,
Insane, qui clôture traditionnellement les concerts du trio.
Matthew,
Ziggy et
Romain reviennent sur scène pour saluer et remercier sincèrement le public parisien qui leur a réservé un très bel accueil.
Une cinquième fois qui confirme que
Puggy est une valeur sûre pour passer une bonne soirée, mais les nouvelles compositions n'ont décidément pas le même charme que les anciennes.